Autant pour un cinéaste que pour un travailleur social, il ne suffit pas de regarder pour voir.
Dans l’exercice du travail social, la rencontre se réalise non pas en se rapprochant de l’autre, mais au contraire, dans la capacité de s’en éloigner, de mesurer ce qui m’en sépare et cependant de poursuivre le travail.
L’émotion, telle un zoom, semble me rapprocher de la personne rencontrée, mais c’est une illusion et elle ne dit rien de la vérité de cette personne ni de sa situation. Cette émotion me parle de moi…
On peut se souvenir de Fernand Deligny, éducateur et cinéaste, réalisant combien l’usage du langage nous empêche de voir ce que voient des « enfants mutiques ».
Les dispositifs de communication à distance sont devenus des pratiques banales et quotidiennes dans l’exercice du travail social. Cette pratique s’est imposée tout d’abord dans l’enseignement comme un accompagnement à une supposée modernité des pratiques, puis son usage a été requis durant la crise sanitaire pour éviter les contacts et les risques de contagion.
Comme usage obligé ou choisi, elle a aujourd’hui ses adeptes comme ses détracteurs.
Dans cette querelle des anciens et des modernes, un examen comparé avec la pratique du zoom au cinéma m’est apparu porteur d’intérêt.
Mis en ligne sur Cairn.info le 05/09/2023 : texte intégral de cet article de Martine Trapon, membre CNAHES du Comité de Sélection de la 25° Image organisatrice du Festival du Film Social
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