Vincent Peyre (1930 – 2014)
« Fils d’enseignant, Vincent Peyre a une formation de conseiller d’orientation professionnel. Métier qu’il exerce un temps à Nancy avant d’y renoncer : l’éloignement notamment se concilie mal à une vie familiale. S’ensuit une série de “petits boulots formateurs” : un poste de six mois à la Mission française pour l’accroissement de la productivité, une fonction dans l’enseignement par correspondance, et tout particulièrement un poste, trois ans durant, au service du personnel d’un groupe industriel (Palmolive), où il a en charge le recrutement des ouvriers.
« Ainsi, lorsqu’en janvier 1960 le Centre de Vaucresson le recrute comme agent technique, il est loin d’être sociologue professionnel. Reste qu’il affiche un vif intérêt pour les problèmes sociaux, et qu’il coudoie la discipline sociologique : par l’intermédiaire de sa femme de l’époque (sociologue) et par la fréquentation du séminaire de Chombart de Lauwe à l’École Pratique des Hautes Études.
« C’est de cette manière, “par circonstances” dit-il, qu’il apprend son métier de sociologue : les manières de faire, les techniques, les méthodes, les choix personnels et une indispensable “sensibilité aux autres”. Il effectue ainsi des travaux de commande sous la direction d’abord de Jacques Selosse, et participe à la formation continue des travailleurs de l’Éducation Surveillée. Le Centre de Vaucresson lui offre un précieux sentiment de liberté et toute l’aise nécessaire à son militantisme politique et syndical.
Ces années à Vaucresson sont ainsi, à l’en croire, “une aventure professionnelle, sociale et personnelle”. Aujourd’hui, il mène encore quelques petites enquêtes, et intervient dans la formation d’éducateur. »
Christophe Granger, juin 1999