Mère Marie Bernard (Suzanne Boos) (1907 – 2007)
Suzanne Boos est née le 21 avril 1907 à Guéret. Après des études universitaires à la Faculté de lettres de l’Institut catholique de Paris et plusieurs années d’enseignement de 1931 à 1936, elle entre en religion en mars 1938 sous le nom de sœur Marie Bernard chez les sœurs de Marie-Joseph au Dorat (Haute-Vienne). Elle est affectée la même année pour sa première obédience à un Centre d’enseignement ménager pour jeunes filles à Beaugency où elle s’occupe particulièrement d’un groupe de Juvénistes (jeunes filles aspirantes à la vie religieuse). Son niveau universitaire ne la dispense pas de suivre des cours par correspondance de formation professionnelle afin d’acquérir le diplôme de professeur d’enseignement ménager familial.
En 1943, elle entre à l’Institut de rééducation « Nazareth » de Montpellier. Elle se forme à ses nouvelles fonctions à l’Institut de psychopédagogie médico-sociale (IPPMS) de cette ville, rattaché à l’Université, dont elle obtient le diplôme d’éducatrice. Puis, en liaison avec le Pr Lafon, directeur de l’IPPMS, elle crée à la Libération le Centre d’observation « Les Oliviers », section féminine du centre polyvalent d’observation de Montpellier.
Dix ans plus tard, en 1953, elle est nommée à Paris directrice de l’ Œuvre Sainte-Marguerite, une MECS (maison d’enfants à caractère social) située rue Claude-Lorrain, et responsable de la communauté religieuse. Pendant vingt ans, elle participe à l’évolution de ce type d’établissement et prend une part active à l’UNCAHS (Union nationale des congrégations d’action hospitalière et sociale, union des religieuses apostoliques du secteur médico-social transformée en 1973 en REPSA), donnant en France et en Belgique des conférences sur les nouvelles méthodes éducatives. Elle participe aussi à la formation des éducateurs spécialisés à l’EFPP de Paris rue Cassette et à l’IPPA de Créteil. En 1978, elle est nommée responsable à la communauté du Dépôt à la Préfecture de police et ce pendant 13 ans, tout en continuant d’assurer la fonction de Maîtresse des novices endossée en 1973.
Reconnue pour son action éducative auprès des personnes en difficulté, elle aura été élue membre titulaire pour représenter les œuvres de bienfaisance et établissements privés au sein du Conseil supérieur de l’aide sociale. Elle reçoit aussi de nombreuses distinctions, notamment la croix de Chevalier de la Légion d’honneur. Son action et son influence dans le milieu congréganiste sont également importantes. En 1954, elle est élue membre du Conseil général de la Congrégation, puis assistante générale en 1969. Elle bénéficie d’une grande écoute à une époque où s’ouvre pour les congrégations un travail d’aggiornamento souhaité par le Concile Vatican II et, pour l’Institut Marie-Joseph, un travail de discernement concernant une éventuelle union avec la congrégation de la Miséricorde de Bordeaux qui se réalisera en 1971. En 1977, elle fonde avec quatre prêtres du diocèse de Paris, dont deux deviendront archevêques et cardinaux, l’association Herméneutique chrétienne de l’action (HCA). Elle acceptera d’être membre du bureau du BICE (Bureau international catholique de l’enfance).
En 1991, commence la période de retraite à la communauté de Fresnes où elle partage la vie communautaire des sœurs infirmières à l’hôpital pénitentiaire. Puis elle devient membre en 1996 de la communauté du Dorat, dont elle reste pendant dix ans la personne ressource par sa grande expérience spirituelle et humaine. Elle y décède en 2007 dans sa centième année de vie et la 69e année de sa profession religieuse.
Texte d’après une notice de sœur Anne Marie (Congrégation des Sœurs de Marie-Joseph et de la Miséricorde), 2012.
Illustration : archives de la congrégation.