Germaine Le Hénaff (1909 – 1996)
Germaine Le Hénaff est née le 29 mars 1909 à Crozon, d’une famille pauvre de pêcheurs. Elle est la troisième sur quatre filles. Orpheline de mère, elle a été élevée par sa tante maternelle mariée à un bourgeois brestois et devient institutrice dans le Finistère dans les années 1930.
Entre 1930 et 1940, elle est préceptrice notamment chez les Rothschild en région parisienne.
En juillet 1941, elle prend la direction du Château de la Guette en Seine-et-Marne géré par l’œuvre du Secours National où elle va accueillir des enfants juifs en leur donnant des noms français (elle sera la seule dans l’établissement à savoir qu’il y avait ces enfants juifs). À ce titre elle recevra la médaille des Justes en 1986.
Militante aux CEMEA (Centre d’entraînement aux méthodes d’éducations actives), elle est nommée inspectrice des maisons d’enfants de l’Entr’aide Française, poste qu’elle quitte à la fin de l’année 1945, pour devenir rédactrice en chef de la revue Vers l’Education Nouvelle et permanente jusqu’en 1976.
Elle entre au Conseil d’Administration de l’Essor en 1945 au titre de secrétaire du GFEN (Groupe français d’éducation nouvelle).
En 1949, les Docteurs Lucien Bonafé et Georges Daumézon, proches du mouvement de psychothérapie institutionnelle (François Tosquelles), lui proposent d’organiser les premiers stages pour les infirmiers des hôpitaux psychiatriques. Ces stages commencent à bouleverser les pratiques des infirmiers mais aussi leur regard sur la maladie mentale. C’est aussi à partir de ces stages que va débuter l’ouverture sur l’extérieur des hôpitaux psychiatriques. Elle fait intervenir dans la revue Vers l’Education Nouvelle de nombreux psychologues et psychanalystes.
En 1949-1950, elle dirige le centre intercommunal de Vitry, “Le Coteau”, centre d’observation pour enfants en grandes difficultés psychiques, avec Louis Le Guillant, médecin psychiatre qu’elle épouse le 19 décembre 1953 à Villejuif, Val de Marne.
En 1950, elle publie dans Sauvegarde de l’Enfance un article sur la formation des éducateurs.
En 1954, elle fonde, avec le docteur Georges Daumézon, la revue CEMEA Vie Sociale et Traitement qui donne la parole aux infirmiers, leur permet de partager leurs expériences et de commencer à parler d’ « équipe de soins ».
Elle décède à l’âge de 86 ans le 1er mars 1996 à Paris 14°.
Notice réalisée par Daniel Dupied DR Cnahes Bretagne
Notice de l’AJPN
Notice du Comité français Yad Vashem