Depuis le mois de mai, nous investissons trois ou quatre jours par semaine les agréables locaux parisiens de l’Association nationale des assistants de service social (ANAS) dans le cadre d’un échange de service. L’ANAS nous prête ses locaux pour mener une bonne partie de nos activités (travaux sur notre nouveau site Internet, réunions, etc.), à charge pour nous d’y réaliser également le récolement puis le classement de ses archives avec l’aide d’un jeune volontaire de service civique.
Le fonds est important, peut-être d’une cinquantaine de mètres linéaires, soit l’équivalent d’une dizaine d’armoires pleine d’archives. Il est semble-t-il complet aussi.
Rappelons ce qu’est l’ANAS, fondée en décembre 1944 sous la dénomination d’Association nationale des assistantes sociales diplômées d’Etat (ANASDE). Elle est issue des travaux d’un Comité et de liaison créé en novembre 1943 à l’initiative de deux associations antérieures : l’Association des travailleuses sociales (ATS) et l’Union catholiques des services de santé (UCSS) pour répondre au projet du gouvernement de Vichy de doter les assistantes sociales d’un statut professionnel. Ce Comité d’entente devait concourir à la création d’une Union nationale des assistantes et assistants sociaux qui serait promue au rang d’ordre professionnel. Après la Libération, seul reste le projet de création d’une association professionnelle nouvelle.
Celle-ci se démarque des associations antérieures par l’objectif premier de protéger le titre d’assistante sociale en ne réunissant que les diplômées. Elle rencontre le succès, puisque dès la fin de l’année 1945, elle regroupe déjà la majorité de celles-ci (4633 sur un total estimé entre 6000 et 8000). Des comités régionaux et départementaux viennent étayer son organisation territoriale. La loi du 8 avril 1946 relative à l’exercice des professions d’assistantes ou d’auxiliaires de service social et d’infirmières ou d’infirmiers répond à ses attentes en liant l’exercice de la profession au diplôme. La défense du titre et la défense du secret professionnel deviennent des axes prioritaires. Moins d’un an après, l’ANASDE publie Le secret professionnel des assistantes sociales. En 1950, celle-ci adopte son code de déontologie.
L’association organise par ailleurs dès le départ des sessions de perfectionnement, des sessions spécialisées ainsi qu’un congrès annuel. Elle fait pression pour maintenir l’unité de la profession, harmoniser les salaires et développe l’entraide entre professionnelles.