conservatoire national des archives et de l'histoire de l'éducation spécialisée et de l'action sociale

Vous qui passez sans me voir…(Charles Trenet)

  Nombreux sont les « passants qui passent » par ce carrefour de Nice, là où l’avenue de la Marne croise l’avenue de Brancolar…

Quelques panneaux de signalisation y indiquent alors au citadin ou au touriste anonyme la proximité du Conservatoire National de Région, d’Animanice de Cimiez, d’une annexe de la Bibliothèque municipale et de la Caisse d’Allocation Familiale…

Combien parmi ces badauds connaissent l’histoire que recouvrent ces écriteaux anodins ?

Derrière ces indications se cache en effet une partie de l’histoire de l’Oncle Paul, « établissement » créé sous l’impulsion de Jean FRECON en 1965 par le Patronage Saint Pierre.  

C’est sur le terrain de l’Oncle Paul, installé sur une ancienne oliveraie de la colline de Cimiez, à Nice, et vendu par le Patronage Saint Pierre en 1976 à la CAF et la Ville de Nice que se sont édifiés ces différents bâtiments publics.

La colline de Cimiez en 1960. En rouge, le terrain acquis par le patronage Saint Pierre

En dessous, l’ancien hôtel « REGINA », où se trouvait le « dépôt » de la DDASS

 

Tous les Niçois se souviennent qu’entre 1979 et 1997 se tenait l’Ecole Supérieure des Officiers de Paix de la Police Nationale, dans les lieux-mêmes où vivaient autrefois de jeunes « inadaptés », dont certains « délinquants » ( ! )

Sait-on aussi, par exemple, que la Bibliothèque-Jazzothèque se trouve actuellement sur l’emplacement de l’ancien « Centre Culturel » imaginé dans le projet initial de l’Oncle Paul en 1960 par l’architecte Guy LAMBELIN et par Jean FRECON ?  

L’Oncle Paul, dont nous reparlerons ultérieurement, restera dans l’histoire de l’Education Spécialisée du Département des Alpes Maritimes une étape parmi les innovations utopiques des Trente glorieuses, qui ont vu entre autres à Nice la création de Montjoye et des CLAJ à la fin des années 40.

Fortement inspiré à la fois par les approches chrétiennes salésiennes et par les courants « libertaires » des années 60, l’Oncle Paul imaginera la cohabitation de « jeunes travailleurs » avec de jeunes « inadaptés » de la DDASS.

Les premiers influenceront nécessairement les seconds vers une insertion sociale par le travail, selon l’idée impulsée par Jean FRECON et Bruno DUBOULOZ.

Ceux-ci seront rejoints par d’autres figures devenues depuis « historiques » : Paul et Suzanne BARNIER, Bernard SANCHEZ, Jean OZENDA, Jean QUENTRIC, le couple VUAILLAT…

L’Oncle Paul disparaitra en 1976, victime de sa propre utopie et des réalités économiques et sociales.

1976 : le naufrage de l’Oncle Paul. Dessin de Bernard SANCHEZ

 Le Patronage Saint Pierre deviendra alors « ACTES Patronage Saint Pierre » en 1977 et évoluera vers d’autres types de prise en charge, plus adaptés au nouvel environnement de l’époque.

 

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