Paul Lebreton
1926-2014
Né le 18 juillet 1926 à St Georges sur Cher en Loir et Cher, dans une famille de viticulteurs, il était l’aîné de 3 garçons. Après des études primaires à l’école communale, il suit le parcours en internat au collège puis au lycée à Tours pendant la guerre et obtient son admission à l’École Normale d’instituteurs et son baccalauréat en 1945.
Il est recruté comme instituteur en 1946 dans une maison d’enfant gérée par l’Entraide Française au château du Coudray à Seuilly en Indre et Loire. Sous la direction de Fernand Cortez, enseignant militant de la mouvance laïque, cet établissement recevait des enfants qui ne s’accommodaient pas de l’école traditionnelle . Il dit « c’est là que j’ai appris ce qu’était le travail d’équipe dans un esprit de recherche ».
Après le CAP, le CAEPA il poursuit des études universitaires à l’INOP et de l’Institut de Psychologie de Paris et effectue son service militaire comme officier de réserve. Il entre le 1er novembre 1952 comme psychologue au Centre d’Observation des Hautes Montées à Orléans qui est géré par l’ARSEA. Il y pratique des examens psychologiques, assure l’animation des équipes éducatives et continue son travail de recherche. En 1957 il ouvre à St Bohaire en Loir et Cher un Centre d’Observation pour filles et devient ainsi l’un des rares directeur homme d’un Centre d’Observation de Filles, et déclarait « cela posait des problèmes et c’est à ce moment que j’ai pu apprécier l’aide précieuse qu’une personne extérieure à une institution pouvait apporter à une équipe pour mieux dominer son travail quotidien ».
Durant cette période il était en lien étroit avec l’Éducation Surveillée et en particulier Pierre Voirin inspecteur, tant sur le plan recherche ( il participé à la demande de Guy Sinoir à une étude sur la « frusticité » dans le cadre de journées à Vaucresson.) que sur le plan technique et administratif car c’est sous son impulsion qu’il allait créer et développer des structures en milieu ouvert.
En 1961 il obtient l’habilitation d’un Service Régional de Consultations Spécialisées et d’Observation en Milieu Ouvert . Il en assure la direction générale jusqu’en 1966 en implantant les centres de Blois et Orléans, puis Bourges et Châteauroux. Chaque centre était doté d’une COE-OMO, d’un CMPP et d’un service d’AEMO. Chaque CMPP avait une direction tricéphale, médicale, administrative sous la responsabilité de l’Association gestionnaire et pédagogique assurée par un fonctionnaire de l’Éducation Nationale détaché.
En 1966 il prend la direction du Creai. Jusqu’en 1985 il a avec une équipe de direction et le bureau de l’association rempli les missions dévolues au service des établissements, et des autorités publiques. Il reprend le projet d’une école régionale d’éducateurs spécialisés préparé par l’ancienne équipe de l’Arsea, et la 1ére promotion est entrée en octobre 1966 sous sa direction dans un 1er temps. L’école recevra son 1er agrément pour la formation d’éducateur spécialisé le 25 mai 1968. En 1985 le Creai gérait l’école de formation à 5 métiers du secteur éducatif, 11 établissements et comptait plus de 300 salariés répartis sur 4 départements de la région Centre. Par ailleurs le siège assurait nombre de prestations informatiques et de comptabilité à des petites structures.
Administrateur du SNASEA il participe aux commissions nationales ou régionales des fonds de l’assurance formation. Membre actif du Comité de liaison des Creai, il devient en1972 secrétaire général du Groupement Professionnel des Directeurs.
Outre ses fonctions liées à la direction du Creai il fonde en 1974 avec Paul Cadot, l’APHL ( Association pour l’accompagnement des Personnes en situation de Handicap du Loiret) qui visait à créer et gérer des structures d’accompagnement de jeunes adultes sortant d’IMPRO, et constituer à l’échelon départemental une structure de réflexion et d’études de besoins en lien avec l’administration.
Le 18 janvier 1980 il est nommé au Comité Économique et Social et en deviendra vice président en 1995 .En 1985, face aux obligations nouvelles des Creai, il part en préretraite et laisse la gestion du Creai à Marie-Madeleine Mialot et la gestion des établissements à la structure AIDAPHI qui sera dirigée par Joseph Tanter. Tous 2 étaient des collaborateurs très proches.
Retraité une nouvelle carrière se profile . Depuis 1982 il assurait la présidence de l’ACESM en Loir et Cher dont il avait dû, au titre du Creai, conseiller la restructuration. Il en a assuré la présidence pendant 24 ans (jusqu’en 2006) dont 18 en position de « Président Directeur Général » bénévole bien sûr. En 1987 il devient président de l’Uriopss.
En 2001 il ne se représente pas au CESER mais fait inscrire un 2eme siège pour l’Uriopss. En 2003 il laisse la présidence de l’Uriopss à Marie-Paule Prot-Léger et se consacre à l’histoire.
Il crée en 2009 la délégation régionale Centre-Val de Loire du CNAHES où il sera un membre actif jusqu’à sa mort.Il est titulaire de la Médaille de l’Éducation Surveillée et nommé Chevalier de l’Ordre du Mérite par Simone Weil et décoré par René Lenoir