Un patrimoine collectif
Le CNAHES est à la fois un projet d’acteurs et de chercheurs, de professionnels de l’éducation spécialisée et de l’action sociale et de chercheurs en sciences humaines et sociales. Parmi les acteurs qui l’ont porté au départ, une grande partie avaient débuté leur carrière avant, pendant ou juste après la seconde guerre. Ils agissaient dans un secteur reconnu et habilité par les pouvoirs publics, qui était dominé principalement par l’« initiative privée » (associations ou particuliers). Ils œuvraient pour l’accueil, la prise en charge et l’éducation d’enfants et d’adolescents « en danger moral » ou « délinquants ». Ils ont été témoins d’une époque et d’expériences qu’ils n’ont pas voulu voir tomber dans l’oubli d’autant plus qu’ils demeuraient présents dans ce champ d’action. Ils ont donc cherché à valoriser cette « mémoire vive », à la livrer à la réflexion et la recherche, à enrichir les connaissances sur le sujet dans le cadre de la formation des acteurs d’aujourd’hui et de demain.
Les générations se succèdent et cette démarche semble toujours d’actualité, tandis que se redéfinissent presque constamment les politiques sociales. L’organisation, la diversification et la mutation permanente, qui caractérisent le secteur, fragilisent la conservation de ce « patrimoine d’expériences ». Il devenait urgent d’exploiter les ressources disponibles en archives et en témoignages dispersées sur tout le territoire national, de les regrouper et de les organiser.
Aujourd’hui, nous pouvons mesurer le chemin déjà parcouru. Grâce à une convention signée en 2002 entre le CNAHES et les trois ministères de la Justice, des Affaires sociales et de la Culture, les fonds collectés, classés et inventoriés sont désormais à la disposition de tous ceux qui le souhaitent, chercheurs ou non, au sein des services d’archives publiques.
Par ses liens avec l’enseignement supérieur, le CNAHES a cherché à valoriser les recherches scientifiques sur ce champ. Il souhaite aussi développer les enseignements et les formations.
Notre domaine d’intérêt s’est étendu, intégrant notamment les problématiques du handicap et de l’insertion, plus tard venues dans l’histoire de l’éducation spécialisée. Surtout, de nouvelles générations de travailleurs sociaux, d’archivistes et d’historiens rejoignent nos rangs. Notre ambition est que ce patrimoine collectif constitué devienne encore davantage l’affaire du plus grand nombre, un « trésor » commun des acteurs de terrain et des chercheurs en sciences humaines et sociales.
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