ENTRETIEN AVEC …
MONIQUE GILLETTA DE SAINT JOSEPH
Lieu de conservation : CNAHES PACA
N° d’enregistrement : PACA 2016-1
Date de l’entretien : 2 février 2016 Années : 1948-1991
Importance matérielle : entretien audio (non exploitable) ayant fait l’objet d’une retranscription écrite de 14 pages, relue et modifiée par l’interviewée.
Modalités d’entrée : témoignage collecté par CNAHES PACA
Conditions d’accès : autorisation du 02 février 2016
Mots clés : GILLETTA DE SAINT JOSEPH/COLIBRI/ ALPES-MARITIMES/MONTJOYE/ALC/prostitution/protection de l’enfance
En 1948, cheftaine de guides, Monique GILLETTA DE SAINT JOSEPH rencontre Jeannine PENNONE, dite COLIBRI, cheftaine de louveteaux.
Les destins de ces deux femmes seront liés à jamais à partir de cet instant : Monique décide d’accompagner Colibri dans son œuvre d’animation des enfants désœuvrés du Vieux Nice. Il s’agit d’occuper ces enfants et de nouer des contacts avec les familles, qui vivent dans les taudis du vieux quartier dans des conditions précaires et souvent sordides. « En fait, on faisait de la Prévention sans savoir que ça s’appelait comme ça… »
Bientôt rejointes par de nombreux amis, dont Paul GUERRIN, les deux femmes ouvrent un atelier de cordonnier pour les garçons et de couture pour les filles dans le Vieux Nice, puis louent un appartement sans confort situé au cœur du Vieux Nice, rue Saint François de Paule, grâce au soutien financier de quelques philanthropes et de…la Caisse d’Epargne !
Jeanine PENNONE, dite « Colibri »
Monique GILLETTA évoque dans cet entretien les débuts difficiles, les relations parfois délicates avec les institutions en place et notamment avec le service social de la ville de Nice, la nécessité de trouver des financements en lien avec la professionnalisation des intervenants.
Les actions de prévention et l’accompagnement de proximité ciblent notamment la prostitution des filles, ainsi que l’insertion professionnelle des garçons. Un foyer de jeunes travailleurs est créé à la Trinité, dont Paul GUERRIN prend la direction.
L’action de ces deux femmes ne s’arrête pas là : face à des besoins sociaux titanesques, et pour éviter que MONTJOYE ne grossisse trop vite, elles reprennent la direction d’une association en déclin, créée en 1911 et reconnue d’utilité publique : « l’Oeuvre de Patronage des enfants abandonnés ou traduits en justice et d’assistance aux détenus et libérés des Alpes Maritimes. »
Cette association change son nom en ALC, « Accueil, Loisir, Culture »…et relance de nouvelles activités : ouverture du service de prévention de la prostitution, puis du foyer d’hébergement « les Yuccas » et enfin de foyers pour jeunes mineures.
En 1973, est décidée la séparation des activités : Montjoye garde les foyers de garçons et assure le développement de l’AEMO, tandis que l’autre association, ALC, poursuit ses actions de prévention et ouvre des foyers pour les jeunes femmes et adolescentes.
Jusqu’en 1976, les deux associations partagent le même Conseil d’Administration. A partir de cette date, Monique GILLETTA et COLIBRI assurent la direction d’ALC
Monique GILLETTA de SAINT JOSEPH prend sa retraite en 1991. Elle reste quelques années administratrice d’ALC avant de s’installer définitivement en Corse.