conservatoire national des archives et de l'histoire de l'éducation spécialisée et de l'action sociale

Lysmée MOBIO a obtenu le titre de docteure en droit le vendredi 26 octobre 2021. Elle a brillamment soutenu sa thèse en histoire du droit concernant 

Une approche historique du développement local du service social : l’exemple de l’école d’assistantes sociales de Nice de 1919 à 1949. 

 

Rappelons que Lysmée a été la première volontaire du service civique au sein du CNAHES de décembre 2015 à juillet 2016 tout en poursuivant ses études en master 2 d’histoire du droit et conservation du patrimoine. Elle a poursuivi cet engagement, étant aujourd’hui encore un membre actif de la délégation PACA.

 

Au cours de son service civique, Lysmée a contribué au traitement des archives de l’Institut d’Etudes Supérieures en Travail Social (IESTS). La richesse de ce fonds dont les premiers documents datent de 1937, année de création de l’école, a influé sur le choix de son sujet de thèse, la conduisant à en faire un sujet de recherche, car répondant à ses attentes et ses centres d’intérêt, mais aussi parce que susceptible d’intéresser la discipline de l’histoire du travail social.

 

L’originalité et l’intérêt de ce travail résident à la fois au caractère inédit des sources utilisées et au fait que peu de recherches sur la thématique de la formation des travailleurs sociaux ont été entreprises dans la discipline de l’histoire du droit social. Le jury n’a pas manqué de saluer ce recours à des sources inédites car non encore déposées aux Archives Départementales.

 

Une première partie évoque la prise en charge des nécessités sociales au sortir de la Grande Guerre, prise en charge partielle et encore fortement dépendante d’initiatives privées et charitables, tandis qu’émerge une institutionnalisation de l’assistance incarnée par l’apparition d’une nouvelle branche professionnelle, incarnée par l’assistante de service social.

 

La deuxième partie fait le constat du développement de la prise de conscience des difficultés auxquelles sont confrontées les populations les plus précaires et répondent à un besoin concret de prise en charge. Ceci va se traduire par l’ouverture de nombreux dispensaires. Leur fonctionnement ainsi que le personnel qu’ils emploient s’avèrent être des références dans la construction du service social. L’école de Nice prendra sa place dans cette construction.

 

La troisième partie montre comment cette école s’est adaptée aux mutations du service social dans le département des Alpes-Maritimes dans une période de profonds changements générés par la Seconde Guerre Mondiale, et notamment comment elle a su répondre et s’adapter aux exigences gouvernementales de Vichy, sans pour autant perdre son autonomie.

 

Au-delà de son intérêt historique, cette thèse évoque donc une question très actuelle, celle de la formation des travailleurs sociaux et la manière dont il convient d’en actualiser constamment les modalités et les contenus.

C’est également une belle contribution aux travaux menés au sein de la délégation régionale PACA visant à une meilleure connaissance de l’histoire sociale du département des Alpes-Maritimes.

 

Philippe LECORNE

Délégué régional CNAHES PACA