A la fin du 19e siècle, la Corse ne compte qu’un seul établissement dédié à l’enfance et à l’adolescence « en difficulté » : le Bon Pasteur de Bastia qui « offre » d’une part une cinquantaine de places en orphelinat pour les filles orphelines ou abandonnées (entre 6 et 16 ans jusqu’à 21 ans), d’autre part une quarantaine de places en « préservation » pour les filles « égarées et repenties ». Ces filles apprennent la couture et la lingerie et sont placées comme servantes. Situé rue Sainte-Elisabeth, l’établissement est issu d’une institution plus ancienne ouverte en 1734 : le Conservatorio delle oneste figlie di Santa Elisabetta.
Pendant onze ans, de 1855 à 1866, a aussi fonctionné la toute première colonie correctionnelle publique de France dans la vallée de Saint-Antoine près d’Ajaccio. Destinée, selon les termes de l’article 10 de la loi du 5 aout 1850, à recevoir les garçons insubordonnés des colonies pénitentiaires et les moins de 16 ans condamnés à des peines de plus de deux ans, elle était vouée aux travaux horticoles. Elle a été fermée en grande partie à cause d’une forte mortalité due à l’insalubrité de la vallée.
Source (Gallica) : Office central des oeuvres de bienfaisance, La France charitable et prévoyante. Tableau des oeuvres et institutions de la Corse, Paris, E. Plon / Nourit, 1896, 4 p.