Jacques Guérin-Desjardin fait une partie de sa scolarité et de ses études en Angleterre, puis il s’intéresse à la psychopédagogie, matière pour laquelle il obtient une bourse aux États-Unis en 1922. Sa jeunesse est aussi très marquée par son appartenance au scoutisme et sa rencontre avec Baden-Powel. Il fait partie des premiers éclaireurs dès avant 1914. Après avoir fait la guerre en France, il s’intéresse aux problèmes de la délinquance juvénile, il est très impressionné par la « George junior republic », crée aux alentours de 1900, un établissement qui associe la rééducation des jeunes délinquants à celle de république.
Rentré en France en 1923, il devient commissaire National des Éclaireurs jusqu’en 1935. Il s’intéresse en tant que délégué à la mesure de liberté surveillée mise en place par la loi de 1912. À partir de 1930, il devient assistant de psychologie à la clinique de Neuropsychiatrie infantile du Dr George Heuyer dans le cadre du Patronage Rollet à Paris.
Dans ses activités d’éclaireur il rencontre les fils de Marc Rucart, Garde des Sceaux du gouvernement du Front Populaire entre juin 1936 et juin 1937. Ce dernier lui demande de bien vouloir animer la première session de formation de moniteur éducateur organisée à Fresnes en décembre 1936. Pendant cette même période Jacques Guérin-Desjardins est chargé de mission auprès de Mme Brunschvicg secrétaire à l’Education Nationale. Les moniteurs éducateurs qu’il forme auront comme mission d’entamer la réforme des maisons d’Éducation Surveillée en particulier celle de St Maurice à Lamotte-Beuvron. La session qui aborde le droit, la psychologie, la pédagogie est très influencée par la référence au scoutisme. Jacques Guérin-Desjardin pense accompagner la réforme de St-Maurice , mais on ne fait pas appel à lui. L’Administration pénitentiaire est très réservée sur cette réforme, qui n’aboutira en fait qu’en 1938, dans le cadre d’un projet différent et porté par la Direction de l’enseignement technique. Jacques Guerin-Desjardin change d’orientation, et travaille au bureau des œuvres sociales du Patronat Françaises avant d’occuper des fonctions similaires chez le constructeur automobile Peugeot. Il met sur pied un cours de formation de moniteurs de colonies de vacances en entreprise, et participe à la fondation des CEMEA.
Aux lendemains de la seconde guerre mondiale, il crée l’École nouvelle d’organisation économique et sociale (ENOES) afin de sensibilise les cadres d’entreprises aux problèmes sociaux de leur époque. Il décède en 1982.
Texte : Jacques Bourquin
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