Ressources Handicap
La santé mentale et l'art. Article de Sarah Coudray. Journal E-Storia fait par des étudiants pour les étudiants de l'Université de Lorraine. Novembre 2023
Handicap Psychique - Témoignages recueillis par le CNAHES Lorraine le 3 février 2017
Ensemble de Témoignages anonymisés de » citoyens-usagers « , volontaires de l’association Espoir 54, en situation de fragilité psychique.
Témoignage 1: Qu’est-ce que les droits civiques
Transcription du témoignage 1 :
« Les droits civiques, c’est quoi ? C’est de se mettre face à ses responsabilités, soit en tant que père, en tant que mari, en tant que simple adhérent, usager, et ben on a des responsabilités ! Je pense que pour avoir un droit civique et un droit de citoyenneté en doit avoir, on doit se sentir utile et on doit avoir des responsabilités.
Et le problème, nous dans les personnes qu’on est là, c’est qu’on nous a mis a l’écart et on nous met pas trop de responsabilité, on nous occupe. A part nous occuper l’esprit sur les trucs art plastiques, on se sent un peu… comment dire ? On a beaucoup plus de capacité que ça et en fait on n’utilise pas toutes ces capacités qu’on peut avoir. »
Témoignage 2 : Sentiment de citoyenneté
Transcription du témoignage 2 :
« Dans la société actuelle on est un sous citoyen quand on ne travaille pas et qu’on est en invalidité. Quand on à l’AAH ( Allocation Adulte Handicapé) moi je me sens sous citoyenne, Je me sens pas avoir la légitimité, la crédibilité qu’à un citoyen qui travaille pour vivre, parce que je vis sur le dos de l’État, parce que voilà, je ne pourvois pas par mon travail à mes propres besoins. »
Témoignage 2bis :
Transcription du témoignage 2bis :
« C’est vrai que quand on ne travaille pas, c’est difficile de trouver un but dans notre vie. »
Témoignage 3 : Travail et Handicap
Transcription du témoignage 3 :
« Quand à un moment donné où les gens ils commencent à savoir qu’on est handicapé psychique, soit ils vous infantilisent soit ils vous culpabilisent, […] Ou alors on nous dit » – Non, moi je pense que je te connais suffisamment et que tu es capable de travailler « , comme si eux étaient médecin ; et si tu ne travaille pas, c’est que tu profites de la société ; donc dans les deux cas on est exclu, rejeté et stigmatisé. Et pour avoir ensuite les capacités de se sentir citoyen, se sentir égaux c’est impossible parce qu’on nous fait ressentir très très fort qu’on l’est pas et quel que soit nos investissements. »
Témoignage 4 : Les aides financières
Transcription Témoignage 4 :
« Moi je trouve qu’en tout cas dans le monde du travail on ne valorise pas trop bien, en tout cas on pourrait faire plus pour valoriser les personnes que l’État désigne en tant que personnes handicapées mais avec des capacités ; alors ceux là on devrait les valoriser un peu mieux. Parce que quand moi je touche l’AAH (Allocation Adulte Handicapé), je vais vous dire franco, je touche l’AAH, la prime d’autonomie et les APL (Aide Personnalisé au Logement). Si je travaillais à mi-temps vu comment c’est réglé et tout ça, si je travaille à mi-temps c’est 20% de la COTOREP (Commission Technique d’Orientation et de REclassement Professionnel) qui s’enlève. Si je travaille plus de 40% c’est encore plus. Au final je vais me retrouver à travailler donc a dépenser plus que maintenant pour gagner la même somme on va dire mais avec des APL en moins. »
Témoignage 5 : Les aides d’orientations
Transcription Témoignage 5 :
« Ce qu’il y a c’est que à partir du moment où on a mis un diagnostic il y a déjà une stigmatisation qui arrive, donc il faudrait qu’on puisse à partir du moment où on est diagnostiqué voir les capacités qu’on peut avoir et ce qu’on peut faire pour gagner sa vie aussi, différemment. »
Témoignage 6 : Regard des autres citoyens
Transcription Témoignage 6 :
« Si t’es faible, les gens ne vont même pas compatir, il y en a un ou deux qui vont compatir. Et les autres vont dire » -Ah, il se plaint ! » parce que pour les autres, pour une généralité de gens, on est tous au même niveaux. On nait tous d’une femme, on sort tous d’une femme, on a tous les mêmes chances, on a tous l’égalité et en fait l’égalité n’est pas tout a fait équilibrée. Et c’est ça la tolérance du citoyen et au lieu de critiquer son prochain, au lieu de rejeter son prochain, essayez de comprendre. »
Témoignage 7 :
Transcription Témoignage 7 :
« Oui mais ce qu’il faut voir aussi c’est qu’on puisse apprécier le rôle du politique. il y a eu des plans donc contre le handicap. Ça fait trente ans qu’on entend parler qu’il faut qu’il n’y ait plus de marches, etc. Et trente ans après, ça n’a pas bougé. Donc, si on ne change pas l’environnement physique de la cité, comment faire percevoir aux personnes qui vivent dans une cité un changement psychologique, un changement d’idée par rapport aux handicapés ? »
Témoignage 8 :
Transcription Témoignage 8 :
Quand on a un handicap psychique et qu’on ne travaille pas, le seul moyen de se sentir citoyen c’est de se sentir utile. Et le truc c’est que outre le fait que c’est vrai qu’on nous donne notre place dans le fait qu’on peut quand même survivre grâce à l’AAH (Aide aux Adultes Handicapé) par exemple, mais on nous donne pas notre légitimité en tant que personnes actives et utiles, qu’on puisse se sentir utile se serait vraiment bien. S’il y avait des possibilités d’adapter des postes de travail [ comme ce que tu as dit tout a l’heure Patrice ] pour que des personnes qui sont efficaces à certain moment qui ne le sont pas à d’autres, pour avoir des mains d’oeuvre supplémentaire mais adaptable qui soit…
H: Reconnue.
F1: Et que la personne puisse se dire « ok là je passe par un moment de vide j’y arrive plus, mais ensuite je vais récupérer quand j’irais mieux et j’aurais toujours la satisfaction de faire quelque chose pour être utile.
Témoignage 9 :
Transcription témoignage 9 :
« Mais les 6% de travailleurs handicapés ça fait maintenant un bout de temps que ça existe et quand on entend aujourd’hui des personnes, des chefs d’entreprise qui disent « je préfère payer la taxe de l’état » alors voilà c’est un truc qui a été tenté mais c’est inefficace. Malheureusement… »
Témoignage 10 :
Transcription témoignage 10 :
« Tout ça demande avant tout un travail de vulgarisation c’est-à-dire que si on ne fait pas connaitre aux gens ce que nous sommes on ne pourra jamais faire évoluer. […] Ce qu’il y a c’est qu’il faut absolument qu’il y ait ce travail de vulgarisation. Parce que s’il n’est pas fait… Et ce n’est pas simplement une simple affiche derrière un arrêt de bus où on dira » elle est comme vous » ou » il est comme vous » ce n’est pas comme ça qu’on arrivera a vulgariser ! Vulgariser c’est comprendre ; ça veut dire qu’il faut qu’il y ait des parutions, des articles, des livres, des personnes qui se mettent en cause «
Témoignage 11 :
Transcription témoignage 11 :
c’est à dire que je suis conscient de mon handicap mais je ne prend pas à la face des gens en leur disant « oui mais attendez moi je suis handicapé alors il faut pardonner si ou ça », je gère y compris ma vie.
Témoignage 12 :
Transcription témoignage 12 :
« Je parle pour moi pour mon état et mon vécu. Moi, c’est important de dire que si il y a des difficultés ça vient de moi, de ce que j’ai vécu ; et bon, la société c’est pas à elle d’assumer tout non plus : il y a aussi ma part de responsabilité. »
Bande Dessiné Lila & Ben et leurs copains "extra"
La reconnaissance légale du handicap psychique : quels effets sur le terrain ? Quels nouveaux outils pour favoriser l'inclusion socioprofessionnelle des personnes en souffrance ?
L’autodétermination des personnes en situation de handicap : État des lieux et mises en œuvre inspirantes
Retrouvez l’étude du CREAI-ORS Occitanie afin d’en apprendre davantage sur l’importance de l’accompagnement concernant les questions de handicap, visant à développer l’autodétermination.
2023-Autodetermination-des-personnes-en-situation-de-handicap-VF
Aux origines de l'enseignement spécialisé en Alsace : les classes auxiliaires à Strasbourg de 1889 à 1918
Résumé de l’article de Jean-Thomas SCHMIDT et Dominique LERCH (p.7 à 19) de la revue du CTNERHI n°105-106 de Janvier-Juin 2005 : La présence importante d’enseignants spécialisés alsaciens ou mosellans dans l’entre-deux-guerres en France posait question. L’annexion de ces trois départements à l’Empire allemand amène, notamment avec Elberfeld, la création de classes auxiliaires puis d’écoles séparées destinées aux enfants faibles d’esprit. Cette création s’amorce en 1895 à Mulhouse, en 1897 à Strasbourg, Colmar en 1903. En 1918, un dispositif d’enseignement spécialisé complet existe, sans débat pédagogique ni formation originale, à la différence de Genève. Les acteurs de ce mouvement, les modalités, comme les résistances sont mis à jour.
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De l’enfant anormal à l’enfant handicapé, les figures de l’enfance vulnérable du XIXe siècle à nos jours
Communication de Jean-Marie VILLELA, doctorant en histoire contemporaine Université de Lorraine (CRULH) et membre du CNAHES (Délégation Grand Est), au colloque « Enfance et handicap, discrimination, voix et pouvoir d’agir, inclusion » Université d’Angers – 30 et 31 mars 2023.
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